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on BAVE à CERGY ? by quelle terre demain
On BAVE à Cergy ? Jacques, peux-tu nous dire de quoi il s’agit ?
Non, non, on ne bave pas ! C’est vrai que le mot n’est pas vraiment engageant. En fait ce sont les initiales de ce qu’on appelle les «Bornes d’Apport Volontaire Enterrées». Vous avez peut-être remarqué à Saint Christophe, à la Bastide ou rue de l’Aven, rue du Chemin de fer ou près de la Préfecture, Avenue Bernard Hirsch, ces bornes qui ont une forme en ogive et qui sont souvent regroupées par trois. C’est ce qui va remplacer, progressivement, les bacs à ordures sur roulettes qui encombraient nos trottoirs.
Ah bien ! J’en ai, en effet aperçu quelques-unes en circulant dans les rues de Cergy. Qu’est-ce que cela va nous apporter ?
Le premier bénéfice que l’on va en tirer sera précisément la suppression des bacs à roulettes : ceux-ci encombrent les trottoirs, ils sont souvent mal rangés, sales, voire cassés, entourés de dépôts sauvages, et si la personne chargée de les rentrer dans les locaux appropriés est indisponible, ils peuvent rester sur le trottoir plusieurs jours… Rien que pour cela, ça valait la peine de mettre en place une alternative.
C’est vrai que c’est appréciable. Mais y a-t-il d’autres avantages à cette solution ?
Oui : pour en rester aux bacs à roulettes, à Saint Christophe, ils ne permettaient pas le tri et la collecte sélective. Dans tout le secteur de la Bastide, les immeubles ne possèdent pas de locaux poubelles suffisamment grands pour y mettre un bac pour les ordures ménagères et un pour les emballages. Les Bornes d’Apport Volontaire sont souvent regroupées par 3: une pour les ordures ménagères, une pour les emballages et une pour le verre. Comme c’était le cas pour les bacs, les bornes pour les emballages doivent être remplies à la main. En effet l’expérience montre que lorsqu’on y permet un chargement par sacs, on y trouve n’importe quoi, et c’est alors tout le contenu de la borne qui ne peut plus être récupéré et qui doit être éliminé dans l’incinérateur.
Et pour la collecte, comment ça se passe ?
Chaque borne a une capacité de 5 m3. Les bornes pour les ordures ménagères et celles pour les emballages peuvent collecter 50 logements. Pour les ordures ménagères on compte une à deux collectes par semaine. Pour les emballages une collecte suffit. Il y a donc moins de passages et moins de bennes de collecte. Ce sont des camions munis de grappins spéciaux qui vident les bornes. Cela représente un travail plus qualifié et nettement moins pénible que la méthode traditionnelle.
En ce qui concerne les usagers, comment cela se passe ?
Au départ, les usagers sont souvent méfiants, voire hostiles. La Ville organise des réunions d’information, s’entretient avec les bailleurs, les promoteurs, les syndics et leur montre qu’ils évitent les dépenses liées à la manutention des bacs et qu’ils récupèrent les locaux qui étaient dédiés au stockage des déchets. A la longue, les usagers se rendent compte qu’ils y gagnent en propreté, qu’il y a moins d’odeurs et que cela améliore sérieusement le paysage urbain. Les seuls cas de dysfonctionnement se produisent lorsque les habitants d’un immeuble refusent de faire le tri. Cela conduit à des bornes pour emballages qui débordent parce qu’elles sont encombrées par des ordures ménagères.
Et toi, qu’est-ce que tu en penses de tout çà ?
Oh, moi, je trouve que tout ce qui permet d’améliorer la gestion des déchets va dans le sens d’un développement durable. Je me félicite donc de l’initiative prise par la municipalité. Néanmoins, je tiens à rappeler que le meilleur déchet, c’est celui qui n’existe pas. Trier, c’est bien. Ne pas faire de déchets, c’est mieux !