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sur la radio RGB 99.2 FM



- chaque semaine, une chronique diffusée à 8h15, 10h15, 12h15 et 18h15 (du lundi au vendredi), le samedi à 8h15 et 13h45 et le dimanche à 8h15, 10h15 et 12h15
- chaque dernier mercredi du mois de 19 h à 20h, une émission autour de 4 thèmes : les informations du développement durable, l'interview d'un acteur engagé, le débat, les informations pratiques

Des citoyens inquiets de l’état de la planète soumise à tous les excès des développements qui ne la respectent pas ont décidé de se réunir pour faire « quelque chose »

L’association « Quelle Terre Demain ? » veut mettre en œuvre les moyens nécessaires à la seule réponse qui vaille : une Terre vivante, hospitalière, généreuse, pour demain et les jours qui vont suivre pour nos enfants et tous leurs descendants


Il est temps de faire quelque chose.
De faire savoir ce qui est en train de se produire.

De comprendre les conséquences de nos comportements.

D’apprendre les gestes qui sauvent
De les mettre en œuvre

C’est l’objectif que poursuit l’association « Quelle Terre Demain ? »


Incroyables Comestibles CERGY

 

La vocation des Incroyables Comestibles (IC) est d'inciter les citoyens à passer à l'action et de transformer les espaces publics en potagers à partager pour tous en ville et en pied d'immeuble, avec l'objectif de développer l'autonomie alimentaire, le lien social, et de se réapproprier la terre. Une quinzaine de potagers urbains sur les différentes villes de l'agglomération ont vu le jour depuis 2014 et de nouveaux projets émergent chaque mois.

Les ICCP (Incroyables Comestibles de Cergy Pontoise http://cergy.lesincroyablescomestibles.fr/) proposent diverses activités pour sensibiliser à la protection de l'environnement:

- Ateliers pour se former au jardinage écologique

- Ateliers créatifs, créations et décorations de bacs, construction de fascines, semis, plantations, compostage & gestion des déchets, ballades des potagers , récupération de graines etc...

- Ateliers de cuisine, teinture naturelle, produits cosmétique naturels etc.

- Conférences.

- Rencontres et échanges.

1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 15:37

L'autopartage va devenir une réalité sur notre territoire : un colloque le 18 juin, une association (CERGY AUTOPARTAGE), une platefrome web des étudiants de l'ESSEC (DEWAYS) pour partager les autos entre étudiants ...

CERGY PONTOISE est à la pointe du mieux vivre ensemble !


AUTO2 commencera à exister en septembre prochain : cette société coopérative en cours de constitution va acquérir des véhicules, les mettre à disposition ....


Comment ? où ? combien ? assurance ? ... vous avez d'autres questions ?


Venez les poser ce vendredi 2 juillet à partir de 20h30 au LCR des Essarts (salle demi-lune), avenue des Essarts à Cergy, l'association "CERGY AUTOPARTAGE" vous y attend et répondra à toutes vos questions


sigle AUTO2

http://www.cergyautopartage.fr


Julien BESNARD   06 78 70 05 57

autopartagecergy@gmail.com



(avant de partager l'usage d'une auto, faites du covoiturage !)

 

 

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 06:00

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  Bonjour Laurence, tu dis que le système économique dominant essaie de nous raisonner ?

 

Oui, on a entendu la terminologie « agriculture raisonnée », et maintenant arrive la « consommation raisonnée ». L’agriculture raisonnée est une réponse des producteurs de pesticides à la « menace » que représente pour eux le développement de l’agriculture biologique.

 

Et la consommation raisonnée ?

 

Eh bien c’est une réponse au développement de la consommation responsable, réponse qui, comme dans le cas de l’agriculture raisonnée, est un détournement du concept d’origine.

 

Qu’est-ce que la consommation responsable, au fait ?

 

La consommation responsable est l’ensemble des pratiques par lesquelles les individus et les collectivités se servent de leur capacité d’action quotidienne pour contrecarrer les effets de la consommation irraisonnée. C’est une recherche d’autonomie en dehors des grands circuits de distribution des marchandises, du prêt-à-consommer et du prêt-à-penser publicitaire.

 

Quelles sont ces pratiques ?

 

Prenons l’exemple de l’alimentation. La grande distribution, alliée à l’industrie agro-alimentaire, s’est imposée en détruisant systématiquement les alternatives à son système, arrivant à nous faire croire que nous n’avons plus d’autre choix que de pousser notre caddie entre des kilomètres de produits industriels.

Or, des systèmes alternatifs se développent, tels les circuits courts qui mettent en relation des paysans vivant dignement de leur métier, et non de subventions soutenant un système non viable, et des consommateurs retrouvant, en plus de produits sains, du lien social et un sentiment d’autonomie.

 

Mais ces alternatives sont limitées, elles ne touchent qu’une petite minorité ?

 

Non, ces systèmes alternatifs ne sont plus du domaine du confidentiel : on trouve la preuve de leur crédibilité dans les attaques dont ils font l’objet de la part des lobbies agro-industriels. Deux exemples :

Les producteurs de moutons doivent vacciner à grands frais, sous peine de poursuites judiciaires, leurs ovins contre la fièvre catarrhale ovine, maladie pourtant inoffensive.

Les AMAP sont curieusement soumises à des contrôles sanitaires inhabituels, et elles sont sous la menace d’un durcissement de la réglementation qui mettrait en péril leur activité.

 

Ces nouvelles sont inquiétantes, mais elles sont encourageantes aussi : elles prouvent que ces alternatives, les seules viables au demeurant, sont suffisamment crédibles pour susciter ces réactions.

 

Et en quoi la consommation raisonnée s’oppose-t-elle à la consommation responsable ? N’est-ce pas une avancée par rapport au consommationisme actuel ?

 

Je dirais que la consommation raisonnée consiste à foncer dans un mur à 90 km/h au lieu de 100 km/h : on voit bien que le résultat sera le même.

Il ne remet en cause aucun des fondements qui font que le système actuel est non durable et délétère. En ajoutant une pincée de préoccupation environnementale dans la soupe du consommationisme, on espère rendre celle-ci plus digeste et détourner le public des solutions proposées par la consommation responsable.

 

Par exemple ?

 

On pourrait citer les produits alimentaires ou cosmétiques soi-disant naturels, ou les labels autoproclamés qui n’ont aucune signification.

On peut citer aussi le cas des fruits et légumes biologiques vendus en grande surface, qui n’ont souvent de biologique que le nom, et qui ne résolvent aucun des problèmes sociaux posés par les exploitations intensives, sans compter leur impact environnemental quand ils proviennent en avion du Chili ou du Kenya.

 

En conclusion ?

 

Il faut bien garder en tête que l’agriculture ou la consommation «raisonnées» n’ont été inventées que pour perpétuer un système très profitable pour certains, quel qu’en soit le coût humain et environnemental.

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 06:00

Pour écouter la chronique, cliquez ici :

 

 

  Pendant des décennies on a adapté la ville à la voiture, aujourd'hui c'est un peu l'inverse c'est la voiture qui s'adapte à la ville ?

 

Oui, c'est un peu çà, et tant mieux, c'est parti mais quel changement !

Le point de départ, ce sont d'abord des considérations de sécurité routière, la vitesse limitée à 50 km/h dans les agglomérations, et la création de «zones 30», pour diminuer le nombre et la gravité des accidents des 2 roues et des piétons.

Par ailleurs, la création de «zones piétonnes» a permis également de recréer de l'animation, de la convivialité et le plaisir de se promener en ville.

 

Aujourd'hui, on donne la priorité aux plus vulnérables, les vélos et surtout les piétons, j'ai entendu parler d'un code de la rue ?

 

Oui, le nombre de vélos et de piétons augmente chaque jour, c'est un effet positif face aux enjeux du changement climatique, il faut maintenant inventer de nouvelles règles de cohabitation et de sociabilité des multiples usagers de la voirie.

Ce sont nos amis belges qui ont mis au point cette démarche, passer du code de la route à un code de la rue en ville.

Concrètement, çà veut dire passer d'un concept d'écoulement sécurisé de véhicules motorisés, à un concept de partage équitable d'un espace public urbain de déplacement pour tous les usagers.

C'est un changement important, çà implique davantage de respect entre les usagers, le principe de prudence par l'usager le mieux protégé, et çà exige d'ancrer durablement des alternatives aux déplacements en voiture.

 

Et nous en France ?

 

On s'est fortement inspiré de l'expérience belge, mais notons également le rôle pionnier d'une ville comme Chambéry dans ce domaine, cela s'est traduit par une réflexion nationale à partir de 2006, qui a déjà permis de publier un décret en juillet 2008.

Ce décret définit clairement le respect du plus vulnérable par le plus protégé, donc la priorité au piéton, il définit des «zones de rencontre», où la vitesse est limitée à 20 km/h, et il généralise les doubles sens cyclables.

En termes d'aménagement et de lisibilité, on remplace le bitume par d'autres matériaux, on crée des contrastes visuels et des marquages au sol, on implante des trottoirs traversants continus, etc, les véhicules motorisés perçoivent ainsi qu'ils rentrent dans un espace qui n'est plus dédié essentiellement à l'écoulement du trafic.

 

D'accord, mais comment décide-t-on des zones 30, des zones de rencontre et des zones piétonnes ?

 

En fait de telles décisions sont liées à des choix de politique urbaine, elles relèvent souvent de démarches participatives, la voirie s'affirme ainsi comme un espace public appartenant à de multiples usagers, la voiture n'est plus l'usager prioritaire.

S'agissant souvent de problématiques locales, incluant des aspects sécurité ou nuisances urbaines, voir même de qualité de vie urbaine, le citoyen peut agir et proposer, la recherche d'un compromis est souvent la règle de mise en oeuvre par les décisionnaires publics, sous réserve de critères de faisabilité, de durabilité et de conformité à la réglementation.

Cette nouvelle démarche de code de la rue, et en particulier le concept de zones de rencontre, permet aujourd'hui de donner la priorité aux usagers les plus faibles, c'est aussi une opportunité pour nos éco-déplacements.

 

Et quel impact pour chacun de nous ?

 

En fait, c'est un changement culturel, c'est revenir au respect de l'autre, et en particulier de l'usager le plus faible, c'est accepter plus de temps pour se déplacer en voiture dans la ville, c'est aussi redonner de la diversité d'usage et de l'attractivité à l'espace public urbain partagé, c'est aussi l'occasion de redécouvrir la ville autrement.

Un exemple parmi d'autres près de chez nous à Cergy, avec les travaux de requalification du boulevard de l'Hautil et de l'avenue Bernard Hirsch.

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 10:35

1er colloque sur l'Autopartage

 

Vendredi 18 juin à partir de 9 heures

à CERGY, dans les locaux de l'ESSEC


L’AFAP (Association Française de l’Autopartage entre Particuliers) organise le premier colloque dédié à l’autopartage entre particuliers à CERGY le 18 juin. Le but de cet évènement est de promouvoir la pratique, fédérer les autopartageurs et sensibiliser à la mobilité durable.

Ce colloque est l’occasion de découvrir cette pratique encore peu connue grâce à des témoignages d’autopartageurs, des échanges prospectifs sur l’avenir de l’autopartage privé et de la mobilité durable, des débats avec des professionnels de l’éco-mobilité et des politiques


Programme :

9h : Accueil des participants

9h30-9h45: Introduction Présentation de l’association + Présentation de la Journée et de ses enjeux.

9h45-10h00 : L’association « Quelle terre demain ? » interviendra sur les enjeux de l’autopartage en terme de développement durable.

10h00-10h45 : Présentation de l'étude ADETEC précédée d'une introduction sur la possession et l'usage de la voiture par Bruno Cordier + Questions & Réponses

11h-13h : Ateliers & Demi Amphi  Atelier 1 : Thème 1 : Comment aller au-delà des à-priori sur l’autopartage privé ?  Atelier 2 : Thème 2 : Comment promouvoir l’autopartage privé et ses bénéfices autour de nous ?
13h-14h30: Déjeuner
14h30-16h00 : Plénière, Débat avec 4 intervenants : Quelles institutions, associations ou entreprises peuvent nous aider à développer cette pratique en France et comment ?

16h20-17h00 : Retours des ateliers Une équipe d’étudiants ESSEC ayant assisté aux différents ateliers et ayant pris connaissance des fiches, présente leur synthèse des ateliers et des fiches

17h00-18h30 : Prospective : le partage de véhicules et la mobilité de Demain

18h30-19h00 : Cocktail de clôture

 

 

http://autopartageentreparticuliers.blogspot.com/

 

 

inscriptions : AFAP.contact@gmail.com

 

 

 

 

 

 

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 06:00

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 Bonjour Jean-Pierre, tu veux nous expliquer aujourd'hui pourquoi tu as changé de banque ; quel lien avec le Développement Durable ?

 

Notre économie est sous le joug de la finance et de ses principaux acteurs, les banques, qui sont sensés fournir les moyens aux entreprises de se développer et aux entrepreneurs de se lancer. Mais en fait, elles agissent surtout sur les marchés financiers où leur activité d’affaires leur rapporte de biens meilleurs revenus (rappelez-vous les annonces de bonus).

La responsabilité des banques est donc engagée dans la nature des projets qu’elles financent.

Nous sortons à peine de la crise et les banques affichent de mirifiques bénéfices. N’y a-t-il pas quelque chose qui cloche alors que celles-ci ont été sauvées par les gouvernements (donc par nous, avec nos impôts) pour les risques qu’elles avaient pris ? 

 

Alors pourquoi as-tu changé de banque ?

 

Parce que le seul moyen de faire pression sur le système, à mon niveau, celui d’un citoyen ordinaire, est de jouer sur ma banque et mes choix de produits d’épargne.

Si les citoyens migrent vers des banques plus respectueuses :

  • de l’environnement dans les projets qu’elles soutiennent,

  • des citoyens dans la confiance qu’elles leur accordent et

  • des entreprises en finançant surtout l’économie réelle,

alors il faut espérer que cela influe les pratiques des banques qui ne peuvent pas se passer de leurs clients !

 

Que reprochais-tu à ta banque ?

 

En fait plusieurs faits qui se sont cumulés :

  1. Pas de proposition de produits d’épargne «verts» ou orientés «Développement Durable» avec la transparence nécessaire pour les particuliers;

  2. Vente de produits inutiles à l’un de mes amis âgé (Carte Bleue «visa» alors qu’il n’a besoin que d’une carte de retrait, livret A);

  3. Mauvaise cotation par Les Amis de la Terre dans leur guide annuel sur les banques où la BNP Paribas est classée «Risque maximum»; http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/GUIDE_BANQUES-2.pdf,

  4. Activité dans les paradis fiscaux où la BNP est considérée comme la championne française (voir l’article Le Monde du 28-09-2009).

La BNP Paribas est pourtant la seule banque à m’avoir accordé un prêt étudiant dans les années 1980 ; je lui suis resté fidèle près de 30 ans !

 

Et comment as-tu choisi ta nouvelle banque ?

 

Je me suis également servi du guide annuel des Amis de La Terre en retenant les 2 banques qui ont un classement «Impacts positifs», soit la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) et le Crédit Coopératif.

J’ai donc ouvert un compte au nom de La Nef, hébergé par le Crédit Coopératif, car La Nef est une société financière et pas une banque.

J’ai aussi ouvert un compte d’épargne, où mes intérêts d’épargne sont reversés à une association de mon choix.

Ma carte bleu AGIR me permet également de verser un % de mes achats opérés avec celle-ci à une association.

 

Quelles sont les principales différences au quotidien ?

 

Au quotidien, cette banque m’offre tous les services d’une banque classique. J’ai même choisi la version «CoopaBanque» de banque en ligne, qui minimise mes frais de tenue de compte.

La vraie différence tient au fait que La NEF publie la liste des projets qu’elle finance en toute transparence !

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 06:00

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 Jacques, tu veux nous parler de systèmes aujourd’hui ? C’est un vaste sujet !

 

Ma réflexion sur les systèmes est partie de la catastrophe survenue au large de la Louisiane sur une plate-forme pétrolière. Dans un premier temps, j’ai ressenti de la colère contre les sociétés pétrolières et l’irresponsabilité avec laquelle elles nous gratifient de dégazages sauvages, de naufrages de bateaux poubelles, d’incidents majeurs sur leurs plates-formes pétrolières. Sans parler de l’exploitation dévastatrice des schistes bitumineux pour en extraire du pétrole au Canada. Mais en y réfléchissant, je me suis rendu compte que c’était trop facile de mettre au pilori des industriels qui, tout compte fait ne font que se donner les moyens de répondre à notre demande.

 

Tu veux dire que si les écosystèmes de Louisiane sont détruits pour des dizaines, voire des centaines d’années, BP n’y est pour rien ?

 

Pas exactement : lorsque les compagnies pétrolières affrètent des bateaux poubelles pour transporter leur production ou lorsqu’elles ne prévoient pas de systèmes de sécurité suffisants sur leurs plates-formes pétrolières, elles cherchent à minimiser leurs coûts pour optimiser leurs profits. Mais elles se plient également à notre exigence de disposer d’une source d’énergie bon marché qui nous permette de continuer à circuler à notre guise en bénéficiant de la souplesse que nous donne la voiture. C’est un phénomène général : nous sommes très doués pour dénoncer des scandales dont nous sommes la cause première.

 

Tu penses à des exemples précis ?

 

Oh, ce n’est pas ce qui manque : Nous dénonçons les pesticides et les nitrates déversés par les agriculteurs, mais nous sommes à l’affût des légumes les moins chers que nous propose la grande distribution. Quand une grande surface communique sur «plus de (50 ?) produits bio à moins de 1 euro», on peut s’interroger sur l’éthique «bio» qu’il y a derrière ces produits : Pays d’origine, conditions de travail, contrôles des critères «agriculture biologique» donnant droit au label etc. …

S’il est vrai que l’on assiste à une paupérisation importante d’une partie de la population, touchant souvent à la précarité, il me semble abusif que l’essentiel de la communication des supermarchés tourne autour des prix les plus bas : «Achetez n’importe quoi : c’est pas cher ! »

 

Si je te suis bien, ce que tu dénonces, c’est une espèce de matraquage qui nous persuade que notre pouvoir d’achat se dégrade à un point tel que nous devenons peu regardants sur la qualité de ce que nous achetons pourvu que ce nous soit présenté comme bon marché.

 

Oui, c’est tout à fait çà. C’est ce que j’appelle un système : on oriente la consommation des ménages vers une gamme de produits nécessitant des méthodes de production à bas coût et on s’affranchit du coût environnemental de ces méthodes en disant que c’est le prix à payer si l’on veut rester compétitif sur un marché très dégradé.

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 06:00

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 Bonjour Gérard, la lutte contre le dérèglement climatique impose la réduction des émissions des Gaz à Effet de Serre. Comment peut-on stocker le gaz carbonique ?

 

Il y a deux manières, la naturelle et l’artificielle. La naturelle consiste à planter de jeunes végétaux car ce sont eux qui absorbent le plus de CO2 pour la production de la matière végétale par la photosynthèse ; ils absorbent en effet beaucoup plus de CO2 qu’ils n’en rejettent par la respiration. Les vieilles forêts ne sont pas les « poumons verts » comme on les qualifie parfois, leur intérêt est ailleurs, dans la biodiversité. Les océans absorbent eux aussi du CO2 en énormes quantités, mais l’excès de ce gaz dans les eaux de mer augmente leur acidité ce qui nuit gravement à la formation de tous les organismes à coquillage ou à ossature calcaire tels que les coraux.

 

Et pour le capturer artificiellement ?

 

On sait capter les gaz émis par la combustion du charbon, du gaz, du pétrole : il suffit de verrouiller la sortie des cheminées par un mécanisme adéquat et il n’y a plus qu’à séparer le CO2 de la vapeur d’eau, des poussières etc. Il ne reste plus alors qu’à le stocker quelque part. C’est très simple.

 

Par exemple ?

 

On peut l’envoyer dans les couches profondes du sous sol : c’est ce qu’on fait pour le stockage stratégique du gaz.

 

Donc si on sait faire, c’est une solution maitrisée et sûre ?

 

Le stockage du gaz destiné à notre consommation est par essence un stockage provisoire : tous les jours on en consomme, puis on remplit la poche souterraine au fur et à mesure des approvisionnements …

Alors que le stockage du CO2 se doit d’être définitif : une fuite renverrait brutalement dans l’atmosphère les quantités stockées au cours des années, des décennies peut être, avec comme conséquence une augmentation brutale de l’effet de serre …

 

Alors faut-il avoir peur ? a-t-on fait des études sur ce risque ?

 

A l’échelle d’une vie humaine on peut estimer le risque comme nul : on connait la géologie et il est facile de trouver des endroits pour stocker le CO2 … ce sont ceux là mêmes qu’on utilise pour le gaz.

L’INERIS (institut national de l’environnement industriel et des risques) vient de publier une étude sur le stockage souterrain du CO2 et sa conclusion est que, aujourd’hui, l’analyse des risques est encore embryonnaire. On peut évaluer les risques les plus évidents tels que celui d’une fuite au captage, au transport et surtout à l’injection dans le sol, de loin la phase la plus délicate.

 

Alors quels sont les risques spécifiques ?

 

D’abord la modification des caractéristiques des roches du lieu de stockage. Elles peuvent subir des contraintes chimiques (action du CO2), physiques (pression), et surtout tectoniques, c'est-à-dire liées aux déplacements de la croute terrestre.

L’INERIS souligne que la mémoire collective va s’estomper : au bout d’une période de 200 à 300 ans la présence de ce stockage aura été oubliée : mais que se passera-t-il dans 500 ans, dans 1000 ans (pour peu que l’humanité soit toujours sur terre) ?

N’ira-t-on pas creuser à cet endroit pour exploiter de nouvelles ressources? les mouvements tectoniques n’auront-ils pas provoqué des fissures ? des infiltrations d’eau ? Nul ne le sait.

 

Donc le stockage profond du gaz carbonique ne te semble pas être LA solution.

 

Non et je voudrais conclure par une question : pourquoi les craintes liées au stockage des déchets radioactifs ne seraient elles pas applicables au stockage du gaz carbonique ?

Non, crois moi, la meilleure solution est encore de ne pas produire de gaz carbonique.

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 06:00

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Aujourd'hui, vivre à la campagne, çà reste synonyme d'une meilleure qualité de vie, peut-on encore en rêver ?

 

Chaque année on voit des citadins franchir le pas, mais leurs décisions résultent de motivations très diverses.

Des passionnés de vieilles pierres et d'authenticité décident de vivre leur passions et de concrétiser des projets, des cadres s'installent dans des villages proches de gares TGV et pratiquent le télétravail, mais ces habitants ne sont pas les plus nombreux en milieu rural.

De nombreuses personnes âgées continuent à vivre dans leur maison familiale, d'autres nouveaux arrivants viennent y chercher un logement moins cher ou fuir la ville …

En fait, la qualité de vie n'est pas la même partout, elle varie beaucoup selon les contextes géographiques, économiques et sociaux.

 

Et qui sont les habitants ruraux aujourd'hui ?

 

Le monde rural, c'est 18% de la population française, et ce qu'il faut savoir, au delà de notre vision idyllique de citadin qui s'y promène occasionnellement, c'est que l'ensemble des habitants ruraux vivent en dessous des moyennes nationales pour les revenus, pour l'emploi et pour la qualification.

Concernant la répartition par catégories d'activités, on a 32% d'ouvriers, 27% d'employés, 7% de cadres et professions libérales et 7% d'agriculteurs.

 

Quelles sont leurs contraintes majeures ?

 

En résumé, des besoins plus importants de déplacements, souvent en voiture, et des difficultés d'accès à des services, qui souvent diminuent chaque jour davantage.

Parfois, il faut y ajouter des coûts de logements devenus plus élevés, sous l'effet du résidentiel secondaire ou du tourisme vert, ou des coûts de chauffage plus importants liés à l'ancienneté de l'habitat.

 

Et qu'en est-il du mode de vie rural aujourd'hui ?

 

Souvent, on habite au village et on travaille en ville, les emplois sont plus rares et plus fragiles, et la crise économique se fait ressentir très fort dans un monde rural déjà fragilisé et isolé.

D'une part, pour beaucoup d'agriculteurs l'avenir paraît incertain, ils deviennent nombreux à bénéficier des minima sociaux, et d'autre part, les nouveaux arrivants ont mésestimé les coûts des déplacements en voiture, la rareté de l'emploi, les difficultés d'accès aux services.

La pauvreté s'installe dans le monde rural, notamment les retraités (ils sont 27% de +60 ans en milieu rural, et 21% en milieu urbain), et les jeunes sans emploi qui trouvent moins d'opportunités d'emploi ou de formation.

 

Et comment évolue cette pauvreté du monde rural ?

 

La pauvreté en milieu rural s'établit à 19%, contre 12% en milieu urbain, elle est souvent moins visible et moins bien connue par les services sociaux, les personnes concernées sont discrètes, voire honteuses, jusqu'à taire leur situation, par ailleurs il leur est plus difficile de solliciter des aides sociales, et il existe peu de logements sociaux en habitat rural.

La pauvreté s'installe progressivement, elle se traduit par des privations, telles que réduction du chauffage et des soins médicaux, limitation des déplacements, et donc phénomènes d'isolement.

 

Alors, quelles perspectives ?

 

Prenons 2 exemples, la mobilité et la vie sociale de proximité, on peut faire mieux en mutualisant davantage, en recréant du lien et de la solidarité.

Pour la mobilité, c'est le co-voiturage, pas simplement comme dépannage , le transport collectif à la demande, et pourquoi pas l'autopartage.

Pour la vie sociale de proximité, ce sont des commerces multi-fonctions, qui facilitent les services et les opportunités de rencontre.

Enfin, un meilleur environnement pour nous citadins, çà passe également par reconnaître au monde rural et agricole un rôle spécifique dans notre société, c'est agir pour davantage de solidarités avec le monde rural.

 

Pour terminer, notons l'expérience menée dans le Parc Régional du Vexin, qui vise à réhabiliter des bâtiments ruraux abandonnés (granges, fermes, etc) en logements sociaux locatifs à haute performance énergétique … une expérience à suivre.

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 06:00

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 Gérard, on connaît déjà le « bilan carbone », le « plan carbone », et maintenant tu voudrais qu’on se dote d’un « budget carbone ». Quelle drôle d’idée !

 

Mais non, c’est très logique au contraire … qu’est ce qu’un budget ? D’abord et pour la petite histoire c’est un des mots qui ont traversé 2 fois la Manche : il vient du vieux français « bougette » qui désignait un sac servant de porte monnaie qu’on attachait à la ceinture. Les anglais en ont fait le mot qui désigne la somme d’argent dont on dispose pour mener une action. Dans son acception actuelle, c’est un élément comptable qui dresse le tableau de l’ensemble des recettes et des dépenses d’un agent économique, toi, moi ou … l’Etat.

 

Je commence à comprendre : tu veux dire que pour nous obliger à être responsable il faut nous amener à compter ; mais pour cela il y a déjà le bilan carbone ?

 

Oui, mais c’est insuffisant : un bilan montre ce qui a été fait, il enregistre à un moment donné ce qui s’est passé pendant une période donnée. Un budget est prévisionnel : mon budget du mois de juin est constitué des recettes attendues et en fonction de ces recettes, je me prépare (et je vais m’autoriser) des dépenses, conformes à mes possibilités. Un budget carbone, c’est la même chose.

 

Explique-toi mieux et d’abord d’où vient cette idée ?

 

Du pays du libéralisme triomphant, la Grande Bretagne. Alors qu’en France on continue à ergoter sur la nécessité de réduire la consommation d’énergies fossiles, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, … on y parle d’une contribution climat-énergie puis on suspend la taxe carbone, on y prévoit de taxer les poids lourds et on diffère son application … les anglais mènent depuis plusieurs années une politique bien plus volontariste en ce domaine.

 

Mais pourquoi les chantres du libéralisme se sont-ils convertis au dirigisme en matière d’énergie ?

 

Tout simplement parce qu’ils sont producteurs de pétrole et de gaz, ils exploitent les réserves énergétiques de la mer du Nord. Et ils ont pu mesurer la réalité du pic de production car depuis l’an 2000 les volumes extraits sont en baisse de 5 à 10% chaque année : pas de découverte de nouveaux gisements, épuisement des forages existants, difficultés d’extraction, … ils étaient exportateurs de gaz et maintenant ils en importent, ce qui change tout au niveau de la balance des paiements du pays. Ils vivent en direct le peak oil et donc ne remettent pas en cause cette réalité (comme certains le font allègrement en France).

 

Alors comment ça marche ?

 

Le gouvernement a un budget CO2 accordé par le parlement, chaque ministère, chaque administration se voit alors attribuer des autorisations d’émission, en baisse chaque année, ils ont une taxe carbone faible aujourd’hui, (17 euros – ça ne te rappelle rien ?) qui va augmenter progressivement …

 

Est-ce que le changement de couleur du gouvernement anglais peut remettre en cause cette politique ?

 

Non, sauf à la marge : toute l’économie du pays est désormais structurée autour de ces principes, changer de cap pour des raisons conjoncturelles est devenu impossible. Et d’ailleurs la population adhère et accompagne cette mutation : d’anciens dirigeants de Greenpeace n’ont-ils pas publié un communiqué (en première page du Guardian), affirmant que si leur opposition au nucléaire était justifiée il y a des dizaines d’années, cette solution leur apparaissait maintenant devoir être soutenue et encouragée ?

 

Et maintenant ?

 

Lequel d’entre nous, particulier, ville, département, état … ira demander le premier un budget carbone ? est-ce toi ?

 

Heu … merci Gérard, à bientôt

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 06:00

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 Jacques, tu affirmes que même si le gouvernement français renonce à la taxe carbone, nous la paierons dans tous les cas ?

 

Ce n’est pas moi qui dit ça. C’est Jean-Marc Jancovici qui l’a affirmé dans un article publié par Les Echos en date du 24 mars 2010.

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Jean-Marc Jancovici est ingénieur consultant, auteur de plusieurs livres sur le climat et l’énergie. Vous pouvez trouver des quantités d’informations intéressantes sur ces sujets sur son site « Manicore ».

 

Donc, la taxe carbone, nous la paierons de toutes façons ?

 

Oui, la différence est que si le gouvernement français renonce à nous la faire payer, c’est aux pays producteurs de pétrole que nous la paierons sous la forme de hausse des prix des carburants. Et on risque d’être très loin des 17 euros la tonne de CO² qui étaient prévus dans le projet français : entre 2000 et 2008 l’évolution du prix des produits pétroliers a été équivalente à ce qui aurait résulté de l’application d’une taxe carbone de 200 euros la tonne de CO²…

 

Bien, mais qu’est-ce qui te permet de dire que le prix des produits pétroliers va augmenter à nouveau dans de telles proportions ?

 

Oh, la raison est fort simple : nous importons de l’étranger la quasi totalité du gaz et du pétrole que nous consommons et les réserves mondiales de ces deux produits sont en quantité finie. C’est mathématique : si la demande continue à monter ou, même, ne fait que se stabiliser alors que l’offre se tasse, les prix vont augmenter.

En définitive, en prétendant vouloir maintenir notre compétitivité pour lutter contre la crise économique, le gouvernement ne fait que créer les conditions qui engendreront tôt ou tard une nouvelle crise encore plus redoutable.

 

Pardonne moi, mais je te trouve bien sévère et pessimiste pour une décision qui ne concerne, après tout, qu’une taxe fortement contestée par ailleurs.

 

Non, je ne suis pas trop sévère, parce que ce qui me met en colère, c’est ce manque de courage politique qui consiste, au lendemain d’une défaite électorale, à renoncer à une mesure indispensable et salutaire, en fait, uniquement pour ne pas mécontenter l’opinion, en négligeant deux conséquences majeures de cette décision : Premièrement on se prive d’un des outils les plus efficaces pour amener l’ensemble de la nation à faire un effort réel pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre. Deuxièmement, en ne réduisant pas notre demande en énergie, on va augmenter la dette des pays importateurs que nous sommes. Dans les deux cas, ce sont les générations futures qui vont payer.

 

Alors, si c’était la solution, comment expliques-tu la levée de bouclier qu’a suscité cette fameuse « taxe carbone » ?

 

Tout d’abord, c’est un peu dans l’esprit français de rouspéter en se plaignant que l’on paye trop d’impôts, et, malheureusement, la « contribution énergie-climat», baptisée maladroitement « taxe carbone » a été perçue comme un nouvel impôt. Qui plus est, de la façon dont elle avait été définie, elle aurait été relativement inefficace sur le plan environnemental et peut-être socialement inéquitable. Mais il n’en reste pas moins que si imparfaite qu’elle ait été, elle avait une valeur symbolique très importante : C’était la première fois, en France, qu’on intégrait dans le prix d’un produit une participation à son coût environnemental.

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