pour écouter la chronique :
L’alternative la plus évidente à l’énergie fossile (gaz, charbon, pétrole) est celle du soleil. Gérard peux tu nous en parler ?
L’énergie solaire est gratuite, infinie à l’échelle de notre temps humain, accessible et efficace à peu près partout, surtout dans les pays les plus pauvres, l’énergie solaire est notre nouvel eldorado … Nous la consommons sous forme d’aliments mais nous pouvons aussi la consommer par un cycle court, par la production d’eau chaude ou d’électricité.
Mais il y a avant tout un usage passif qu’il ne faut pas négliger : la disposition des constructions, l’agencement des matériaux, la maitrise des circulations d’air ne demandent aucune technologie, simplement un retour aux traditions de bâtir, ce que nos anciens savaient si bien faire …
La transformation de l’énergie solaire en eau chaude ou en électricité demande de lever un certain nombre de freins, psychologique, technique, réglementaire, économique, culturel, …
L’intégration de tels dispositifs en construction neuve ne pose pas trop de difficultés, il suffit d’y mettre de l’intelligence, mais l’amélioration du bâti existant est beaucoup plus difficile même si des démarches expérimentales commencent à fleurir ici ou là, par exemple au Parc Régional Naturel du Vexin Français.
Tu as coutume de dire que rien n’est simple et que tout se complique : qu’en est-il ici ?
Là où les choses se compliquent, c’est quand on souhaite transformer l’énergie solaire en électricité. Même si, depuis un siècle, on sait transformer les photons en électrons, on le fait encore aujourd’hui avec un rendement trop faible (15%) et un coût trop élevé. C’est pourquoi les ruptures technologiques doivent s’opérer dans le domaine du photovoltaïque
La première rupture doit avoir lieu sur le silicium.
On utilise actuellement les déchets de l’industrie électronique pour alimenter la filière, mais aujourd’hui le marché est devenu trop important ; il y a une pénurie de silicium qui bloque le
développement et qui a provoqué une augmentation du prix du lingot plus rapide que celle du pétrole avec une multiplication par 3 du prix du silicium en deux ans alors que le prix du pétrole n’a
fait que doubler avant de revenir vers son prix de départ actuellement.
Alors comment faire ?
Au lieu d’utiliser du silicium de qualité informatique (très pur) on peut mettre au point un silicium de grade solaire, car même si le silicium est très répandu sur la planète il nécessite d’être traité afin d’être utilisable pour les panneaux photovoltaïques
Pour cela, à l’Institut National de l’Energie Solaire, on est en train de mettre en place une méthode de purification à l’aide de torches à plasma, qui permettra de diminuer de 30 % le coût du silicium. Parallèlement, la recherche se penche aussi sur l’amélioration du rendement (on ne transforme aujourd’hui que 15% de l'énergie solaire reçue en électricité) qui permettrait d’offrir un retour sur investissement nettement plus rapide.
N’y a-t-il pas d’autres solutions alternatives au silicium ?
On cherche aussi à remplacer le silicium par des polymères. Pour l’instant, leur rendement (5%) est trop faible et leur durée de vie trop courte, mais leur faible coût donne beaucoup d’espoir. Il
faut aider et encourager la recherche.